Germaine Acogny

Née à Porto Novo au Bénin en 1944, Germaine Acogny est l’une des personnalités culturelles majeures de l’Afrique d’aujourd’hui. Son premier solo est nourri d’un poème trouvé dans la rue ; il faut l’autorisation de l’auteur : il s’appelle Léopold Sédar Senghor. C’est le poète-président qui lui présentera Maurice Béjart. En 1977, Germaine Acogny reçoit de ce dernier la direction de Mudra Dakar, école qui fonctionnera jusqu’en 1982. Elle s’installe ensuite à Bruxelles où elle enseigne auprès de Béjart. En 1985, elle fonde à Toulouse le Studio-Ballet du 3ème monde et en 1987, remonte sur scène pour le solo Sahel. En 1995, elle fonde à Toubab Dialaw (Sénégal), l’Ecole des Sables / Compagnie Jant-Bi, une institution très originale qui mêle enseignement et échanges entre les danseurs de tous les pays africains. Elle poursuit également son parcours scénique avec Tchouraï (2001), Fagaala (2003), et Les Ecailles de la mémoire (2007) avec les Urban Bush Women.

Longue silhouette altière, témoin et pédagogue respectée, la gestuelle habitée par sa grand-mère prêtresse Yoruba, hiératique sur scène, Germaine Acogny n’a cependant rien du mythe confit dans sa réputation de personnalité culturelle majeure de l’Afrique d’aujourd’hui. Songook Yaakaar est un solo, dansé, parlé, soutenu par la vidéo, engagé et universel, africain et très personnel. C’est une prise de parole, sur l’Afrique, ses grandeurs et ses failles, c’est sans apprêt mais sans violence et courageux. La « Grande Dame » de la danse africaine contemporaine reste une aventurière prête au risque.


Germaine Acogny a présenté sa création, Songook Yaakaar, du 07 au 09 octobre 2010 au Pavillon Noir.